De1766 Ă  1769, le voyageur Bougainville effectue un tour du monde et, de ce long pĂ©riple, rapporte un rĂ©cit de voyage. PrĂ©textant que Bougainville a omis d'y consigner certaines de ses aventures, Diderot imagine d'Ă©toffer la relation de Providedto YouTube by Believe SASOuvrir les esprits. Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville · Daniel Mesguish · Denis Diderot · Denis Diderot · Danie SupplĂ©mentau Voyage de Bougainville book. Read 32 reviews from the world's largest community for readers. Bougainville fut le premier Français Ă  faire l Read 32 reviews from the world's largest community for readers. Comprendrela littĂ©rature avec lePetitLittĂ©raire.fr, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Denis Diderot (Analyse de l'oeuvre), Fanny Normand, lePetitLitteraire.fr, Pauline Coullet, LepetitlittĂ©raire.fr. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de rĂ©duction . Ecrivaintalentueux, Denis Diderot Ă©crit le conte philosophique 'Le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville' mais celui-ci ne sera publiĂ© qu'aprĂšs sa mort, soit en 1796. Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville est Ă©galement intitulĂ© \"Dialogue entre A et B sur l'inconvĂ©nient d'attacher des idĂ©es morales Ă  certaines actions physiques qui n'en comportent pas\". DĂ©cryptezSupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec l'analyse du faut-il retenir du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, le conte philosophique qui a plongĂ© les lecteurs au coeur de Tahiti ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette ouvre dans un 6Iv28. Margaux SolĂšne Kristina voyage bougainville UTOPIE Le voyage de Bougainville. Biographie de Bougainville NĂ© Ă  Paris le 12 Novembre 1729, Louis Antoine de Bougainville est un navigateur et explorateur français. Il est fils de notaire. Il commence comme avocat Ă  Paris, puis entreprend une carriĂšre militaire et devient capitaine de dragons. Il se dĂ©marque trĂšs tĂŽt par ses talents de mathĂ©maticien. Sa carriĂšre de militaire l’amĂšne Ă  beaucoup voyager et lui donne goĂ»t Ă  la dĂ©couverte de nouveaux pays. Il fait le tour du monde en 1766 et c’est alors qu’il dĂ©couvre Tahiti. La dĂ©couverte Il dĂ©couvre cette Ăźle le 6 avril 1768, une Ăźle totalement diffĂ©rente de la France. Il est subjuguĂ© par la beautĂ© des paysages tahitiens et par le climat. Il baptise cette terre Nouvelle CythĂšre » en reprenant le nom de l’üle grecque en hommage Ă  Aphrodite qui est la dĂ©esse de l’Amour. Il parle des Tahitiens comme de gens accueillants et chaleureux mais cette image cache le fait que la hiĂ©rarchie y est trĂšs prĂ©sente il y a des esclaves, les femmes n’ont aucun pouvoir, le chef a droit de vie et de mort sur le peuple. Il est aussi surpris par les guerres constantes entre les diffĂ©rentes Ăźles. AprĂšs cette importante dĂ©couverte, le navigateur connaĂźt un grand succĂšs avec le rĂ©cit de son voyage intitulĂ© Voyage autour du monde» publiĂ© en 1771. Ce rĂ©cit sera repris par Diderot dans le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville », qui connaĂźtra Ă©galement un immense succĂšs. Analyse du texte ‱ Bougainville montre la hiĂ©rarchie qui existe chez les Tahitiens. Il nous dit que les hommes ne mangent pas avec les femmes car elles sont leurs servantes. Les femmes portent le deuil des maris mais cela n’est pas rĂ©ciproque. Les marques de deuil sont une coiffure de plumes dont la couleur est consacrĂ©e Ă  la mort, comme le noir, elles portent aussi un voile qui couvre le visage. ‱ Il montre aussi qu’il est difficile de donner un point de vue sur la religion des Tahitiens qui sacrifient des ĂȘtres humains Ă  leurs dieux. Avant de les sacrifier, ils les conservent longuement sur une espĂšce d’échafaud que couvre un hangar. A Tahiti, les prĂȘtres ont la plus redoutable autoritĂ©. ‱ Dans l’üle elle-mĂȘme rĂšgne la paix mais entre les Ăźles voisines, il y a constamment des guerres. Les Tahitiens se servent de grandes pirogues pour les descentes et pour les combats de mer. Pour tuer leurs ennemis, ils utilisent des armes telles que les arcs, les frondes et des piques de bois trĂšs dur. La guerre, entre eux, est trĂšs cruelle. Quand un peuple est vainqueur, il tue tous les hommes et viole les femmes et les filles des perdants. Denis Diderot s’est fortement inspirĂ© du texte de Bougainville pour Ă©crire Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville » mais il a apportĂ© d’importantes modifications en faisant de l’üle une utopie. Sources Wikipedia l’ Biographie de Diderot Denis Diderot naĂźt Ă  Langres en 1713 dans un milieu bourgeois. Il Ă©tudie la philosophie, la thĂ©ologie et le droit. Puis il se dĂ©couvre une nouvelle passion, le théùtre et crĂ©e un genre nouveau, le drame bourgeois, qui se situe entre comĂ©die et tragĂ©die et prĂ©sente une peinture rĂ©aliste de la sociĂ©tĂ© de son temps. En 1741, il tombe amoureux d’Anne Toinette Champion et veut l’épouser mais son pĂšre refuse et fait enfermer son fils chez des moines. Denis Diderot arrive Ă  s’échapper. Il revient Ă  Paris et Ă©pouse secrĂštement Anne Toinette le 6 novembre 1743. En 1745, il dĂ©bute son activitĂ© philosophique et se consacre Ă  la constitution de l’EncyclopĂ©die, qui comportera 35 volumes rĂ©alisĂ©s entre 1751 et 1772. L’EncyclopĂ©die vise Ă  rendre compte du progrĂšs humain dans tous les domaines, une place majeure Ă©tant accordĂ©e aux techniques. Diderot a 150 collaborateurs comme par exemple Montesquieu, Rousseau, Voltaire et de nombreux spĂ©cialistes, mĂ©decins et ingĂ©nieurs entre autres. PrĂ©cĂ©dĂ©e du Discours prĂ©liminaire » de d’Alembert, l’EncyclopĂ©die impose l’idĂ©e du progrĂšs Ă©conomique. En 1772 Diderot publie une Ɠuvre importante dont le titre est SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville». Il y dĂ©veloppe une morale sociale qui rejoint le mythe du bon sauvage et analyse l’idĂ©e de nature. Il meurt le 31 juillet 1784 Ă  l’ñge de 70 ans. Quelques mois aprĂšs sa mort, sa bibliothĂšque et ses manuscrits sont achetĂ©s par Catherine II de Russie et transportĂ©s Ă  Saint-PĂ©tersbourg. Sources ItinĂ©raires LittĂ©raires – XVIIIe siĂšcle livre Hustache Margaux 2e 9 Diderot SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. Le texte de Diderot nous offre une toute autre image du voyage de Bougainville. Il se prĂ©sente sous forme d’un dialogue entre A et B, personnages imaginaires de Diderot qui se disputent en dĂ©battant sur leur façon de vivre. Diderot dĂ©crit un monde merveilleux oĂč rĂšgnent la libertĂ© et l’égalitĂ©. Un vĂ©ritable monde utopique. Les OtaĂŻtiens se contentent de ce que la nature leur offre, ils vivent heureux avec le peu qu’ils trouvent. Nous dĂ©couvrons ensuite un vieil homme qui vante sa façon de vivre. Il nous dĂ©crit un mode de vie diffĂ©rent du nĂŽtre il vit sans guerre et il est choquĂ© de ce que les EuropĂ©ens font dans leurs pays. Il est contre la colonisation de son pays, il ne veut pas adopter les mƓurs des EuropĂ©ens que leurs besoins factices » et leur soif de pouvoir condamnent Ă  une vie tourmentĂ©e » et finalement malheureuse. Dans ce rĂ©cit, Diderot, trĂšs en avance sur son temps, critique ce que nous appellerions aujourd’hui la sociĂ©tĂ© de consommation » mais sa prĂ©sentation de Tahiti s’éloigne fortement de la description qu’en avait faite Bougainville. L’arrivĂ©e de Bougainville chez les Tahitiens. Cette illustration extraite de l’ouvrage de Bougainville montre l’accueil rĂ©servĂ© aux EuropĂ©ens. Credit Photo Unsplash Joao Silas En rĂ©alitĂ©, le vrai titre du texte est SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A et B sur l'inconvĂ©nient d'attacher des idĂ©es morales Ă  certaines actions physiques qui n'en comportent pas. Il a Ă©tĂ© publiĂ© pour la premiĂšre fois en 1796. L'auteur et le contexte L'oeuvre L'auteur et le contexte Denis Diderot fait partie des Ă©crivains des LumiĂšres, il est nĂ© en 1713 et il est mort en 1784. Il est issu d'une famille bourgeoise aisĂ©e et mĂȘme s'il Ă©tait destinĂ© Ă  une vie de prĂȘtre, il a finalement menĂ© une vie de bohĂšme. Il se dĂ©clare athĂ©e, matĂ©rialiste et Ă©picurien. Il est un des reprĂ©sentants majeurs de son Ă©poque et surtout, il est connu pour ĂȘtre le crĂ©ateur de l'EncyclopĂ©die. Dans ce dialogue philosophique, l'Ă©crivain donne la voix Ă  tous ces Hommes qui avaient Ă©tĂ© victimes de la colonisation. C'est une dĂ©nonciation de l'injustice et une façon pour l'homme illustrĂ© de montrer du doigt les soi-disant Ă©volutions » des hommes habitant dans des sociĂ©tĂ©s modernes et occidentales. L'oeuvre L'ouvrage est composĂ© de cinq chapitres 1. Jugement du Voyage de Bougainville Le livre commence par la conversation le milieu d'une conversation entre A et B. Ils parlent du ciel et du livre de Bougainville que l'un des deux est en train de lire. C'est de cette façon que sont introduites les questions du voyage de Bougainville et de la vie sauvage ». 2. Les Adieux du vieillard Alors que les EuropĂ©ens sont en voyage chez ces gens Ă  coloniser », un vieillard sort de chez lui quand ils s'apprĂȘtent Ă  rentrer chez eux pour leur dire que leur arrivĂ©e Ă©tait dĂ©plorable. Il dit que Bougainville a apportĂ© le vice et fait une large critique des moeurs de la civilisation europĂ©enne. 3. L'entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou L'auteur raconte ici la façon dont Orou un Tahitien aurait pu convaincre l'aumĂŽnier de passer la nuit avec sa fille ; en rĂ©alitĂ©, l'aumĂŽnier dĂ©cline cette proposition en accord avec ses croyances religieuses. Le lendemain, le Tahitien lui pose des questions sur les interdictions sexuelles qui seraient contraires Ă  la nature. Ensuite, ils discutent sur les moeurs des uns et des autres. 4. Suite de l'entretien de l'aumĂŽnier avec l'habitant de Tahiti Dans ce chapitre, Orou et l'aumĂŽnier continuent Ă  en apprendre plus sur les habitudes et la culture de l'autre. Ils passent en revue les grands thĂšmes sociĂ©taux l'inceste, l'adultĂšre, le libertinage, etc. 5. Suite du dialogue entre A et B Dans ce dernier chapitre, A et B Ă©tablissent une comparaison des modes de vie otaĂŻtien et europĂ©en. Ils se posent des questions sur la sociĂ©tĂ©, la fidĂ©litĂ©, la constance, etc., ils se demandent s'il s'agit des principes de la nature. Ils s'interrogent aussi sur l'homme qui mĂšne une vie sauvage » et l'homme qui mĂšne une vie de ville », et ils les comparent. Enfin, ils terminent le chapitre en dĂ©cidant de revenir aux lois de la Nature. Source Universalis Le BTS 2023 voit l’apparition d’un nouveau thĂšme de culture gĂ©nĂ©rale et expression Invitation au voyage
 ». On te donne quelques pistes de rĂ©flexions pour l’étudier. Chaque thĂšme de l’épreuve Culture gĂ©nĂ©rale et expression du BTS s’y trouve pour deux ans. L’an dernier, le thĂšme Dans la maison » a fait son apparition pour la session 2022, et s’y trouvera toujours pour celle de 2023. En revanche, le thĂšme De la musique avant toute chose » disparaĂźt pour cĂ©der la place au nouveau thĂšme Invitation au voyage
 ». En rĂ©sumĂ©, l’épreuve de Culture gĂ©nĂ©rale et expression du BTS 2023 portera donc sur deux thĂšmes Dans ma maison » et Invitation au voyage
 ». Voici quelques axes d’analyse et de lecture pour approfondir le second. Les diffĂ©rents aspects du thĂšme du voyage Alors qu’il a longtemps Ă©tĂ© le privilĂšge d’une Ă©lite sociale, le voyage s’est dĂ©mocratisĂ©. Les moyens de transports sont variĂ©s, et il est dĂ©sormais facile d’organiser ses dĂ©placements. Ce qui ne signifie pas que tout le monde voyage des freins financiers peuvent empĂȘcher certains, tout comme la peur de l’inconnu ou des risques. Le voyage, c’est aussi la dĂ©couverte de l’ailleurs et l’invitation au dĂ©paysement. Il peut aussi ĂȘtre un rite de passage au XIXe siĂšcle, artistes et aristocrates faisaient leur Grand Tour en Europe. Aujourd’hui, certains Ă©tudiants tentent l’aventure Erasmus. Actuellement, les voyages touristiques ont Ă©galement des consĂ©quences Ă©cologiques rĂ©elles. La mondialisation peut brouiller les diffĂ©rences culturelles et gĂ©ographiques. DĂ©couvre-t-on alors vraiment de nouveaux territoires ? Le fait de se prendre en photo devant des bĂątiments ou des lieux change Ă©galement le rapport au voyage, Ă  la dĂ©couverte, comme le prĂ©cise le site de l’Éducation nationale Est-ce encore voyager, que de voyager sans changer de regard, sans s’oublier soi-mĂȘme pour s’ouvrir aux autres ? » BTS 2023 les Ɠuvres Ă  dĂ©couvrir pour le thĂšme de Culture gĂ©nĂ©rale et expression L’apparition d’un nouveau thĂšme est toujours accompagnĂ©e d’une liste d’Ɠuvres Ă  dĂ©couvrir sur le sujet. Celle-ci est Ă©tablie par le ministĂšre de l’Éducation nationale tu peux d’ores et dĂ©jĂ  lire, regarder ou Ă©couter ce qui t’est proposĂ©. Ton professeur utilisera certaines d’entre elles pour ses cours, mais elles peuvent bien sĂ»r alimenter ta culture personnelle. Des supports trĂšs variĂ©s sont reprĂ©sentĂ©s dans cette liste films, livres fiction et non-fiction, expositions en ligne, podcasts, arts plastiques
 En voici un aperçu. Quelques livres Ă  dĂ©couvrir Les Mille et Une Nuits Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Le Spleen de Paris Invitation au voyage » Nellie Bly, Le Tour du monde en 72 jours Louis-Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde Blaise Cendrars, Bourlinguer, Du monde entier La prose du TranssibĂ©rien et de la petite Jehanne de France » Josef Conrad, Au cƓur des tĂ©nĂšbres BĂ©rengĂšre Cournut, De pierres et d’os Denis Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville Isabelle Eberhardt, Au pays des sables Gustave Flaubert, Par les champs et par les grĂšves ThĂ©ophile Gautier, Voyage en Espagne Olivier Hodasava, Éclats d’AmĂ©rique – chronique d’un voyage virtuel HomĂšre, L’OdyssĂ©e Jack Kerouac, Sur la route, Satori Ă  Paris Joseph Kessel, Les Cavaliers Rudyard Kipling, L’Homme qui voulut ĂȘtre roi Selma Lagerlöf, Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson Ă  travers la SuĂšde Jack London, La CroisiĂšre du Snark Pierre Loti, Voyages au Moyen-Orient Ella Maillart, Des monts cĂ©lestes aux sables rouges AndrĂ© Malraux, La Voie royale GĂ©rard de Nerval, Voyage en Orient Arthur Rimbaud, Ma bohĂšme », Illuminations Antoine de Saint-ExupĂ©ry, Courrier sud, Vol de nuit, Terre des hommes, Le Petit Prince, etc. Jonathan Swift, Voyages de Gulliver Sylvain Tesson, Les Chemins noirs, Berezina Vercors, Les Animaux dĂ©naturĂ©s, Zoo ou l’assassin philanthrope Jules Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, Voyages extraordinaires Voltaire, Candide, MicromĂ©gas Quelques films Ă  regarder Jean-Jacques Annaud, Sept ans au Tibet Wes Anderson, À bord du Darjeeling Limited, Moonrise kingdom James Cameron, Titanic Jane Campion, La Leçon de piano Peter Farrelly, Green Book – Sur les routes du sud Kevin Costner, Danse avec les loups Dennis Hopper, Easy Rider John Huston, L’Homme qui voulut ĂȘtre roi Peter Jackson, Le Seigneur des anneaux la trilogie CĂ©dric Klapisch, L’Auberge espagnole, Les PoupĂ©es russes, Casse-tĂȘte chinois Mike Leigh, Mr. Turner Terence Mallick, Le Nouveau Monde Sean Penn, Into the Wild Rob Reiner, Stand by me Walter Salles, Carnets de voyage, Central do Brasil La liste complĂšte des Ɠuvres est Ă  retrouver sur cette page. Bonne dĂ©couverte ! Plan de la fiche sur le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot Introduction SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, de Denis Diderot, fait rĂ©fĂ©rence au voyage de l'explorateur Bougainville en OcĂ©anie. Ce texte soulĂšve le problĂšme du colonialisme et cĂ©lĂšbre la vie sauvage par rapport Ă  l'homme civilisĂ©, ici dĂ©nigrĂ©. Dans cet extrait, Denis Diderot met en scĂšne un vieillard qui se prĂ©sente comme Ă©tant indiffĂ©rent au dĂ©part des blancs. Au moment de ce dĂ©part, il prononce un discours violent divisĂ© en deux parties dans la premiĂšre, il s'adresse tout d'abord aux Tahitiens puis dans la deuxiĂšme, il s'adresse directement Ă  Bougainville. Dans ce texte, Diderot souligne l'opposition entre deux nations, les qualitĂ©s des Tahitiens devant les dĂ©fauts de la culture blanche. Nous verrons en quoi ce discours prĂ©sente les mĂ©faits de la civilisation, fait un Ă©loge de la vie naturelle et sur quoi repose sa force oratoire. ProblĂ©matique possible Comment Diderot va-t-il comparer les deux types de civilisation ? Denis Diderot Texte Ă©tudiĂ©Texte complet de SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Diderot pdf TĂ©lĂ©charger cet extrait du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - de Diderot en version audio clic droit - "enregistrer sous..." Lu par RenĂ© Depasse- source Au dĂ©part de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient Ă  ses vĂȘtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sĂ©vĂšre, et dit "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivĂ©e, et lion du dĂ©part de ces hommes ambitieux et mĂ©chants un jour, vous les connaĂźtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attachĂ© Ă  la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ , dans l'autre, vous enchaĂźner, vous Ă©gorger, ou vous assujettir Ă  leurs extravagances et Ă  leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche Ă  la fin de ma carriĂšre ; et la calamitĂ© que je vous annonce, je ne la verrai point. Tahitiens ! ĂŽ mes amis ! vous auriez un moyen d'Ă©chapper Ă  un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous eu donner le conseil. Qu'ils s'Ă©loignent, et qu'ils vivent." Puis s'adressant Ă  Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă  notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos Ăąmes son caractĂšre. Ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs. Elles ont commencĂ© Ă  se haĂŻr ; vous vous ĂȘtes Ă©gorgĂ©s pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilĂ  que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-lĂ , dis-nous Ă  tous, comme tu me l'as dit Ă  moi-mĂȘme, ce qu'ils ont Ă©crit sur cette lame de mĂ©tal Ce pays est Ă  nous. Ce pays est Ă  toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien dĂ©barquait un jour sur vos cĂŽtes, et qu'il gravĂąt sur une de vos pierres ou sur l'Ă©corce d'un de vos arbres Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevĂ© une des mĂ©prisables bagatelles dont ton bĂątiment est rempli, tu t'es rĂ©criĂ©, tu t'es vengĂ© ; et dans le mĂȘme instant tu as projetĂ© au fond de ton cƓur le vol de toute une contrĂ©e ! Tu n'es pas esclave tu souffrirais plutĂŽt la mort que de l'ĂȘtre, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frĂšre. Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetĂ©s sur ta personne ? avons-nous pillĂ© ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposĂ© aux flĂšches de nos ennemis ? t'avons-nous associĂ© dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respectĂ© notre image en toi. Laisse nous nos mƓurs ; elles sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumiĂšres. Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons. Sommes-nous dignes de mĂ©pris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quai nous vĂȘtir. Tu es entrĂ© dans nos cabaties, qu'y manque-t-il, Ă  ton avis ? Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă  des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă  obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, titre des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'Ă©troite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journaliĂšres la moindre qu'il Ă©tait possible, parce que rien ne nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable au repos. Va dans ta contrĂ©e t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entĂȘte lĂ  de tes besoins factices, ni de tes vertus chimĂ©riques. SupplĂ©ment au voyage de Bougainville extrait - Diderot Annonce des axes I. Les mĂ©faits de la civilisation 1. Destruction et immoralitĂ© des colons 2. L'injustice et l'immoralitĂ© II. L'Ă©loge de la vie naturelle 1. Un monde d'innocence et de bonheur 2. Un monde de libertĂ© et de tolĂ©rance 3. Un monde d'Ă©galitĂ© III. La force oratoire du texte 1. Un discours structurĂ© 2. Des procĂ©dĂ©s pour convaincre Commentaire littĂ©raire I. Les mĂ©faits de la civilisation 1. Destruction et immoralitĂ© des colons Diderot qualifie les hommes civilisĂ©s de "mĂ©chants". Il utilise un champ lexical fort pour souligner cette cruautĂ© avec des verbes comme "enchaĂźner", "Ă©gorger", "assujettir", "se haĂŻr", "asservir"
 Ce champ lexical renforce l'attitude des EuropĂ©ens envers les Tahitiens et Diderot dĂ©veloppe le champ lexical de la violence "funeste avenir", "fureurs inconnues", "folles", "fĂ©roces", "esclaves" et "teintes de sang". Les mots sont appuyĂ©s grĂące Ă  des Ă©numĂ©rations et rĂ©pĂ©titions. L'auteur utilise Ă©galement le passĂ© composĂ© qui renforce le caractĂšre nocif des EuropĂ©ens et s'accompagne d'un processus de cause Ă  effet "tu as tentĂ© d'effacer". GrĂące aux champs lexicaux de la violence et de la guerre, Diderot dresse ainsi un portrait rĂ©aliste et sans concession du comportement des EuropĂ©ens face aux Tahitiens. Diderot emploie aussi des termes qui connotent le mĂ©pris "vis", "corrompus", "vils", "ambitieux" qui renvoient Ă  la question rhĂ©torique "Sommes-nous dignes de mĂ©pris ?" => mise en cause du bien-fondĂ© de la colonisation. 2. L'injustice et l'immoralitĂ© L'injustice et l'immoralitĂ© dont font preuve les EuropĂ©ens sont marquĂ©es ici par l'intrusion de la notion de possession. On a aussi l'Ă©mergence de besoins nouveaux des besoins factices qui crĂ©ent une hiĂ©rarchie, une jalousie. Cette injustice se traduit par l'application de la loi du plus fort dĂšs l'arrivĂ©e des occidentaux "ce pays est Ă  nous". Le vieillard s'indigne d'un tel comportement de la part des occidentaux "ce pays est Ă  toi ? Et pourquoi ?" et s'exprime grĂące Ă  un renversement de situation hypothĂ©tique qui montre l'illĂ©gitimitĂ© de cette situation. Cette loi du plus fort est ainsi en totale opposition Ă  la loi naturelle dĂ©fendue par l'auteur dans la seconde partie du discours. Diderot nous montre que le pouvoir et la propriĂ©tĂ© entraĂźnent l'injustice et la jalousie "je ne sais quelle
", par cette phrase il met en avant la haine entre les membres de la sociĂ©tĂ© "allument des fureurs inconnues", "femmes folles", "fĂ©roces", "haĂŻr". Ainsi, Diderot s'oppose ainsi Ă  la civilisation que tentent d'imposer les colons et rejette la colonisation que pratiquent ces derniers. II. L'Ă©loge de la vie naturelle La vie naturelle est prĂ©sentĂ©e dans ce texte sur 4 valeurs essentielles tolĂ©rance, innocence, libertĂ© et Ă©galitĂ©. 1. Un monde d'innocence et de bonheur Diderot dĂ©fend une sociĂ©tĂ© s'appuyant sur l'innocence et entraĂźnant un bonheur "nous sommes innocents, nous sommes heureux". Le fait que les Tahitiens soient innocents ignorants du point de vue des EuropĂ©ens est la raison de leur bonheur => Bonheur simple. Ce bonheur est rattachĂ© Ă  la nature "nous suivons le pur instinct de la nature" => renvoie Ă  Rousseau dĂ©fenseur de cette cause. Une des causes de ce bonheur est le fait que l'on est en rĂ©gime de co-propriĂ©tĂ© "tout est Ă  tous" et "nos mƓurs sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes". Ce que les EuropĂ©ens appellent l'ignorance est en fait une innocence qui Ă©quivaut Ă  une sagesse et est source de bonheur. Diderot insiste fortement sur l'absence de superflu Ă  la fin de cet extrait "Tout ce qui est 
 possĂ©dons", "lorsque nous avons faim 
 vĂȘtir". Ils revendiquent un minimum qui rend la vie facile le bien ĂȘtre et le repos sont mis en Ă©loge "laisse nous-reposer". 2. Un monde de libertĂ© et de tolĂ©rance L'auteur dĂ©fend Ă©galement les concepts de libertĂ© et de tolĂ©rance "nous sommes libres". La libertĂ© se manifeste Ă©galement en opposition au terme "esclavage" et Ă  travers le souci de tolĂ©rance la comprĂ©hension d'autrui est marquĂ©e par l'expression "nous avons respectĂ© l'image qui est en toi" et aussi par les questions rhĂ©toriques "quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ?", etc.. 3. Un monde d'Ă©galitĂ© Les Tahitiens sont les dĂ©fenseurs de l'Ă©galitĂ© entre les hommes. "le Tahitien est ton frĂšre." Cette Ă©galitĂ© est vue par les Tahitiens comme une loi fondamentale de la Nature "Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ?" => ceci est gĂ©nĂ©ralement une revendication des LumiĂšres europĂ©ennes, alors que ici c'est le supposĂ© sauvage qui revendique cette Ă©galitĂ© entre les hommes. III. La force oratoire du texte 1. Un discours structurĂ© Le discours est divisĂ© en deux paragraphes dans le premier, le discours s'adresse aux Tahitiens et dans le second, il s'adresse directement au navigateur Bougainville. Dans la premiĂšre partie de ce discours, on remarque qu'il y a un jeu d'opposition entre "vous" et "eux" "un jour vous les connaĂźtrez mieux", "aussi malheureux qu'eux", "vous servirez sous eux" et en face "ils" dĂ©signent les "hommes ambitieux et mĂ©chants". Puis dans le second paragraphe, le pronom "nous" dĂ©signe le vieillard et les Tahitiens et le pronom "tu" dĂ©signe le chef de ces "brigands". Ces deux pronoms s'opposent "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent" et "nous sommes innocents"; "nous sommes heureux " et "tu ne peux nuire Ă  notre bonheur"
 Cette opposition marque leur style de vie. Il y a une interpellation de la personne par ce jeu d'interpellations. 2. Des procĂ©dĂ©s pour convaincre Le vieillard utilise de nombreuses questions rhĂ©toriques. Il utilise Ă©galement l'impĂ©ratif. Il utilise des sonoritĂ©s Ă©vocatives, par exemple "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive" => allitĂ©rations agressives en [t] et en [r] pour parler des colons. "nous sommes innocents, nous sommes heureux" => sonoritĂ©s beaucoup plus douces pour parler des Tahitiens. La structure symĂ©trique permet de souligner une fois de plus l'opposition entre ces deux peuples que tout oppose "elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs". La symĂ©trie cherche Ă  renforcer l'hypothĂšse inversĂ©e le vieillard met les EuropĂ©ens Ă  la place des Tahitiens. Il utilise Ă©galement des questions oratoires Ă  la fin de cet extrait, dont la rĂ©ponse Ă  partir de "ce pays est Ă  toi !... Avons-nous pillĂ© ton vaisseau ?". Ces questions animent le discours et elles montrent l'assurance du vieillard. Conclusion Diderot par la voix d'un vieillard, dĂ©nonce ici une sociĂ©tĂ© colonisatrice, injuste, immorale, violente face Ă  un monde libre, simple, et tolĂ©rant aux autres. Les propos du vieux Tahitien, qui incarne le mythe du "bon sauvage", laissent transparaĂźtre la critique acerbe de Diderot. La phrase rĂ©probatrice "Qui es-tu donc pour faire des esclaves ?" unit les aspects principaux en condamnant l'esclavage, Diderot dĂ©fend les droits de l'homme, tout d'abord la libertĂ© de l'individu, mais il exprime aussi l'opinion selon laquelle les Français n'ont pas de justification raisonnable pour leurs menĂ©es impĂ©rialistes. En outre, il fait une apologie des mƓurs des Tahitiens, menacĂ©es par la civilisation occidentale. Il montre que le comportement prĂ©tentieux des colonisateurs est Ă  l'opposĂ© des valeurs des LumiĂšres et n'a pas de place dans une sociĂ©tĂ© Ă©clairĂ©e. Ce texte s'appuie sur toutes les ressources de l'art oratoire pour faire triompher son point de vue, celui de l'esprit des lumiĂšres, c'est-Ă -dire le combat pour la libertĂ©, la tolĂ©rance et l'Ă©galitĂ©. Diderot propose Ă  Rousseau une morale sociale et rĂ©habilite l'idĂ©e que ce qui est naturel est spontanĂ©ment vertueux. Cette rĂ©flexion s'inscrit dans le dĂ©bat du XVIIIĂšme siĂšcle oĂč l'individu est au cƓur d'une sociĂ©tĂ© dĂ©naturĂ©e. La Lettre sur les aveugles Ă  l'usage de ceux qui voient remet en cause les Ă©vidences » de ceux qui voient et la preuve de l’existence de Dieu par la beautĂ© de la CrĂ©ation. L’aveugle devient l’image d’un penseur rĂ©duit au tĂątonnement de l’expĂ©rience et aux hypothĂšses. Partant de l'observation et de l'expĂ©rimentation, Diderot s'Ă©lance dans des spĂ©culations philosophiques audacieuses. Il s’interroge sur la psychologie des aveugles et sur leur perception du monde. Examinant le cas du mathĂ©maticien Saunderson, aveugle-nĂ©, il rapporte le dialogue fictif de Saunderson sur son lit de mort avec le pasteur Holmes Si vous voulez que je croie en Dieu, il faut que vous me le fassiez toucher. » Diderot formule des intuitions Ă©mergence d'un sixiĂšme sens, sensibilitĂ© et Ă©nergie de la matiĂšre, idĂ©es transformistes et notion d'Ă©volution oĂč le hasard joue un rĂŽle, calcul des probabilitĂ©s, etc. Tout cela mĂšne d'un scepticisme proche de l'athĂ©isme Ă  un matĂ©rialisme qui se rĂ©vĂšle au fil de la lecture. Les audaces de ce texte envoient Diderot quelques mois en prison. LibĂ©rĂ© grĂące Ă  l’intervention des libraires, il s’engage Ă  ne plus publier d’Ɠuvres subversives qui, dĂ©sormais, resteront dans ses cartons.

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